Devenir infirmière libérale attire de nombreux professionnels souhaitant gagner en autonomie et organiser leur activité hors du cadre hospitalier. Ce statut séduit aussi bien les jeunes diplômés que les soignants expérimentés qui souhaitent valoriser leur expertise acquise en milieu hospitalier.
Passer du salariat à l’activité libérale exige de justifier d’une expérience professionnelle suffisante, de s’inscrire à l’Ordre National des Infirmiers (ONI), d’effectuer des démarches auprès de la CPAM, du guichet INPI (création d’entreprise), de la CARPIMKO, puis de choisir une forme juridique adaptée.
Ce guide détaille les conditions d’exercice, les démarches d’installation et les avantages du statut libéral.
Notre équipe est là pour vous accompagner chaque jour dans vos démarches administratives et votre comptabilité.
1- Qu’est-ce qu’une infirmière libérale (IDEL) ?
Une infirmière diplômée d’État libérale (IDEL) est une professionnelle de santé qui exerce en tant qu’indépendante, dans le respect du Code de déontologie et des règles de l’Ordre national des Infirmiers. Contrairement à l’infirmière salariée, elle gère ses propres patients, revenus et organisation.
Principaux modes d’exercice :
- Une IDEL peut être titulaire, collaboratrice ou remplaçante selon son projet professionnel et ses conditions d’installation.
- Elle peut exercer seule ou à plusieurs sous forme d’entreprise individuelle (EI) ou de société (exemple : SELARL).
- Si elle souhaite travailler à plusieurs il est possible (cumulable) :
- De partager les frais via une SCM ou un contrat de partage des frais.
- De pratiquer un exercice en commun.
- De partager les honoraires (SELARL, SCP).
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2- Quelles conditions pour devenir infirmière libérale ?
Pour s’installer en libéral, il faut répondre à plusieurs conditions réglementaires encadrées par l’Ordre des Infirmiers, l’Assurance Maladie et différents organismes sociaux et fiscaux.
1. Diplôme requis
Le premier prérequis est le diplôme d’État d’infirmier (niveau BAC+3) obtenu en Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI).
La formation comprend :
- 180 crédits ECTS validés
- 2 100 heures de cours théoriques
- 2 100 heures de stages pratiques en milieu hospitalier ou en établissements de santé
2. Expérience professionnelle obligatoire
Avant toute installation, il faut justifier d’une expérience professionnelle de :
- Titulaire ou collaboratrice : 24 mois ( 3 200 heures effectives) en soins généraux, auprès de patients, dans un établissement de santé ou un hôpital
- Remplaçante : 18 mois ( 2 400 heures effectives) en soins généraux, auprès de patients, dans un établissement de santé ou un hôpital
⚠️ Sans cette expérience, il est impossible d’obtenir le conventionnement.
3. Conditions géographiques
Le conventionnement avec la CPAM dépend du zonage infirmier défini au niveau régional.
- En zone très sous-dotée, l’installation est encouragée. Ainsi vous pouvez bénéficier d’aides auprès de la CPAM.
- En zone sur-dotée, elle est restreinte et possible uniquement si :
- une titulaire cesse son activité et que vous la remplacez
- vous reprenez un cabinet déjà existant
Les remplaçantes n’ont pas à demander le conventionnement, mais elles doivent remplir les critères d’expérience exigés par la réglementation.
4. Obligations administratives et sociales
Pour devenir infirmière libérale et exercer en toute légalité, plusieurs démarches sont obligatoires :
1- S’inscrire à l’Ordre National des Infirmiers (ONI)
- L’inscription se fait sur votre espace membre sur le site de l’ordre infirmier..
- Vous disposez de votre numéro RPPS.
2- S’enregistrer auprès de la CPAM
- Demande de conventionnement auprès de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie en ligne.
- Ils vérifient si les conditions d’exercice sont validées (nombre d’heures, le lieu et le mode d’exercice).
- Permet d’obtenir la une attestation de validation d’expérience. Les titulaires et collaborateurs signent la convention.
- En cas d’installation en zone sur dotée (hors remplaçant), une attestation complémentaire est remise après passage en commission.
Ces documents sont ensuite transmis à l’Ordre infirmier via votre espace en ligne. Le conseil y enregistre votre adresse d’exercic
À l’issue de cette étape, vous recevez votre Carte de Professionnel de Santé (CPS).
3- Déclarer son activité auprès de l’INPI
Pour exercer en tant qu’infirmière libérale, vous devez déclarer votre activité auprès du guichet unique géré par l’INPI.
Cette immatriculation est obligatoire et vous permet d’obtenir votre numéro SIRET, indispensable pour facturer vos actes.
4- Déclaration et suivi auprès de l’URSSAF
En principe, l’URSSAF est automatiquement notifiée par l’INPI, mais il reste important de vérifier que votre dossier a bien été pris en compte.
Dès réception de votre avis INSEE mentionnant votre numéro SIRET, vous devez créer votre compte en ligne URSSAF.
Ce compte vous permet de suivre vos cotisations sociales, d’effectuer vos déclarations et de gérer vos paiements.
5- Affiliation à la CARPIMKO
Vous devez vous inscrire à la CARPIMKO, la caisse de retraite et de prévoyance des infirmiers libéraux. Comme pour l’URSSAF, l’INPI transmet automatiquement votre dossier, mais il est essentiel de vérifier que votre affiliation a bien été enregistrée
6- Souscription à une assurance RCP
Enfin, vous devez obligatoirement souscrire une assurance Responsabilité Civile Professionnelle avant votre premier soin.
3. Pourquoi devenir infirmière libérale ?
Les avantages
L’activité libérale attire car elle permet un gain d’autonomie et une meilleure maîtrise de son organisation. Par rapport au salariat hospitalier, l’emploi infirmier libéral offre des perspectives différentes :
- Autonomie professionnelle : vous organisez vos horaires, vos tournées et votre rythme de travail.
- Relation patient privilégiée : le suivi à domicile permet de créer un lien de confiance durable.
- Diversité des interventions : soins techniques, préventifs, accompagnement ou urgences ponctuelles.
- Épanouissement personnel : liberté d’organisation et développement de sa propre patientèle.
- Modes d’exercice variés : commencer comme remplaçante, évoluer en collaboratrice, puis s’installer comme titulaire.
- Confort financier : possibilité de mieux valoriser son travail et d’augmenter ses revenus grâce à l’activité libérale.
Les défis à anticiper
Mais devenir IDEL implique aussi des responsabilités supplémentaires et une charge de travail conséquente :
- Gestion d’entreprise : comptabilité, déclarations sociales et fiscales, gestion des contrats, facturation, relation avec les organismes (URSSAF, CARPIMKO, CPAM).
- Organisation rigoureuse : tournées en voiture, provisions pour congés, équilibre vie pro/perso.
- Risques financiers : absence de salaire fixe, investissements nécessaires pour l’installation, charges variables.
- Isolement professionnel : passage du travail en équipe hospitalière à une pratique plus solitaire.
💡 Pour limiter les contraintes, il est conseillé de démarrer par des remplacements ou une collaboration avant de s’installer en tant que titulaire. Cela permet de tester le métier en libéral sans supporter immédiatement toutes les charges administratives.
4. Quel statut juridique pour devenir infirmière libérale ?
Le statut juridique impacte la fiscalité, la responsabilité et la gestion du cabinet.
- Entreprise Individuelle (EI) : la forme la plus simple pour démarrer seule.
- Société d’Exercice Libéral (SEL) : peut permettre d’optimiser la rémunération et le patrimoine pour les infirmiers ayant une activité importante. Convient aux cabinets de grande taille ou aux associations entre infirmiers.
- Société Civile Professionnelle (SCP) : fonctionnement collectif permettant de partager les honoraires et les charges. La patientèle appartient à la société.
💡 En pratique, la majorité des infirmières libérales débutent en Entreprise Individuelle, puis sont susceptibles d’évoluer vers un exercice sous forme de société selon leur projet et le niveau d’activité.
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5. Trouver un local pour son cabinet infirmier
Pour devenir IDEL, il est nécessaire de définir un lieu d’exercice professionnel. La réglementation demande généralement de disposer d’un cabinet infirmier, même si l’essentiel de votre activité s’effectue en tournée.
En pratique, ce local peut prendre différentes formes :
- Un cabinet dédié (loué ou acheté) dans un lieu distinct de votre domicile.
- Une pièce aménagée dans votre résidence principale, à condition qu’elle soit séparée du reste du logement et qu’elle comporte une salle d’attente distincte de la salle de soins.
Un infirmier remplaçant n’aura pas de cabinet infirmier à proprement parler. Il fixera son adresse professionnelle à son domicile.
6. Comment développer sa patientèle ?
Le salaire d’une infirmière libérale est généralement supérieur à celui d’une infirmière salariée. Toutefois, pour atteindre ce niveau de revenus, il est indispensable de développer sa patientèle. Voici quelques pistes pour démarrer.
Développer son réseau
La publicité commerciale est interdite pour les infirmiers libéraux. En revanche, la communication professionnelle est possible dans certaines limites : informer, se présenter, avoir une plaque professionnelle, un site internet « sobre » et non promotionnel.
Le réseau avec les médecins généralistes, sage-femmes, kinés, pharmaciens… est en effet le levier principal pour développer sa patientèle.
L’achat d’une patientèle
Une autre option consiste à acheter une patientèle auprès d’un(e) confrère ou d’une consoeur qui cesse son activité. Cette solution vous permet de bénéficier immédiatement d’une base de patients réguliers. En contrepartie, elle représente un investissement conséquent, généralement exprimé en pourcentage du chiffre d’affaires du cabinet repris. Le prix varie selon plusieurs critères : localisation, densité médicale, âge de la patientèle, volume de soins et réputation du cabinet.
FAQ
Quelles démarches pour devenir infirmière libérale ?
Pour devenir infirmière libérale, s’inscrire à l’ONI, obtenir le conventionnement CPAM, déclarer son activité à l’INPI, s’affilier à l’URSSAF et la CARPIMKO et souscrire une assurance RCP.
Quel revenu espérer en tant qu’infirmière libérale ?
Le revenu d’une infirmière libérale se situe en moyenne entre 2 500 € et 5 000 € bruts par mois, mais varie selon la patientèle, la zone d’installation et le mode d’exercice (remplaçante, collaboratrice ou titulaire).
Peut-on cumuler un emploi salarié et une activité libérale ?
Oui, il est possible de cumuler un emploi salarié et une activité libérale, sous réserve de respecter la réglementation.
Est-il possible de devenir infirmière libérale à 45 ans ?
Oui, il est possible de devenir infirmière libérale à 45 ans, aucune limite d’âge n’existe et l’expérience acquise en milieu hospitalier est un atout.
Quels inconvénients faut-il anticiper en libéral ?
Les inconvénients principaux sont l’absence de salaire fixe, une amplitude horaire importante, des contraintes administratives et le risque d’isolement professionnel.
Existe-t-il des aides pour s’installer en infirmière libérale ?
Il existe plusieurs aides pour faciliter l’installation en libéral, comme l’ACRE, l’ARCE, le maintien partiel des allocations chômage, les aides en zones très sous-dotées ou encore le FAMI pour financer votre logiciel infirmier.
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